Perdre ses cheveux une fatalité ou l’aventure d’une vie ?

21 février 2023

Aujourd’hui, on parle d’un sujet très sensible : celui de la perte des cheveux qui concernent évidemment les femmes, mais surtout les hommes qui se retrouvent très souvent au bout de quelques décennies d’existence avec moins de poils sur le cailloux.

Contexte

Perdre ses cheveux est une problématique universelle ! Que l’on soit Femme ou Homme, nous perdons nos cheveux, plus ou moins jeune.

Il existe néanmoins des solutions même s’il y a pas mal de problématiques sous jacentes à ce phénomène (liste non exhaustive) :

  • Est-ce que nous perdons plus de cheveux du fait de la détérioration de notre environnement (nourriture, pollution, réchauffement climatique etc… ?)
  • Est-ce que certains pathogènes et la contraction d’infection peuvent être à l’origine d’une perte de cheveux provisoire ou durable ?
  • Est-ce que la perte de cheveux est irrémédiable ?

On se pose légitimement beaucoup de questions qui peuvent être d’ordre esthétique mais aussi psychologique. Alors pourquoi nous abordons aujourd’hui ce sujet ? Parce qu’encore une fois, les marques, sur le marché de la nutri-cosmétique et des compléments alimentaires beauté l’ont très bien compris. Elles proposent des produits pour renforcer nos cheveux, les empêcher de tomber ou encore mieux, les faire tout simplement repousser. 

Malheureusement, sachez qu’il n’existe à l’heure actuelle et dans l’état des connaissances scientifiques AUCUN complément alimentaire ou médicament capable de faire repousser les cheveux.

Néanmoins, deux solutions intermédiaires existent :

  • Une première médicamenteuse (on en parlera un peu plus loin) consistant à prendre du Finastéride 1mg. Il permet de STOPPER la chute des cheveux
  • Une seconde mécanique : la greffe de cheveux réalisée pour les plus fortunés dans des cliniques spécialisées française (la plus connue étant sur la côté d’Azur) et pour les moins fortunées en Turquie ou au Portugal. Elle permet selon plusieurs types de méthode de prélever des cheveux sur la zone de tonsure de manière à les replanter sur les zones receveuses. Attention, car selon le degré d’avancement de perte de cheveux, il peut être nécessaire de pratiquer plusieurs opérations pour avoir un résultat optimale (on ne supprime pas une calvitie avancée en une seule greffe). C’est donc très couteux.

Notons qu’à l’heure où j’écris ces lignes, même si des recherches sont en cours, le clonage des cheveux n’existent pas encore. En effet, cette méthode permettrait la culture des cheveux par clonage en laboratoire ce qui en sortie permettrait d’implanter de manière illimitée des cheveux sur les zones receveuses (à la différence de la zone de tonsure où les puits folliculaires sont limités comme expliqué précédemment).

Pour autant, avant d’en arriver là, la perte des cheveux n’est pas nécessairement une fatalité, si on arrive toutefois à identifier les causes rapidement. L’objet de l’article est donc de vous expliquer rapidement les causes possibles de cette alopécie (perte de cheveux et/ou poils) et surtout comment y remédier naturellement, avant de passer par la case chirurgie esthétique.

Le cycle normal du développement du cheveu

Nôtre crane comporte en moyenne, à peu près 150 000 cheveux. Dans la couche profonde de la peau, le derme, on retrouve les follicules pileux qui donneront jusqu’à 15 cheveux sur toute la durée de notre vie. Le cycle de vie d’un cheveu peut se découper en 3 phases :

  • La phase de croissance ou anagène (grande majorité des cheveux, ±85-90 % des cheveux). Le cheveu pousse de plusieurs millimètres toutes les semaines pendant plusieurs années 
  • La phase d’involution, ou catagène (1-2%). C’est une phase de transition où le follicule diminue en montant dans le derme 
  • La phase de chute ou télogène (10-20%) où le bulbe se met au repas pendant plusieurs semaines. Le cheveu est détaché puis expulsé
Cycle de vie et phases de développement du cheveu

L’alopécie ou perte de cheveux

Il est donc tout à fait normal de perdre des cheveux puisque ça fait partie du cycle naturel du cheveu. D’ailleurs un cheveu est un élément de la pilosité humaine composé de kératine. Chaque jour, c’est entre 50 et 100 cheveux que nous pouvons perdre avec, dans le cas normal avec un remplacement de ces derniers. Et, au-delà de 100/150 cheveux perdus par jour, on parle d’Alopécie.

  • Il s’agit d’un terme médical pour parler d’une perte de cheveux et/ou poils. On distingue 5 types d’alopécies :
  • androgénétique héréditaire
  • aiguë
  • localisée
  • congénitale et areata d’origine auto-immune.

    Pour l’anecdote, un exemple très concret en date est l’alopécie (de type areata) de notre ancien Premier Ministre, Édouard Philippe.

Il y a également de manière synthétique deux configurations peu importe le type d’alopécie :

  • L’alopécie cicatricielle qui est une perte irrémédiable : le follicule a subi une destruction irréversible et il n’y aura pas de repousse du cheveu
  • L’alopécie non cicatricielle où la repousse est toujours possible mais on observe un ralentissement de la croissance du follicule pileux

Dans la plupart des cas, la perte de cheveux, avec l’âge touche davantage les hommes que les femmes :

  • 80 % des hommes de plus de 70 ans ont ainsi une calvitie et déjà près de 50 % à partir de 50 ans
  • Parfois, dès 20 ans, les hommes se retrouvent avec une ligne frontale qui remonte et un dégagement des golfes temporaux et des lobes
  • On peut également se retrouver avec une tonsure de moine quand c’est le sommet du crâne qui est touché en premier
  • Chez les femmes, l’alopécie n’est pas un vilain tabou mais bel et bien une réalité. D’ailleurs, 1 femme sur 5 est touchée à partir de 40 ans et 1 femme sur 4 à partir de 60 ans

Sans tomber directement, le cheveu en fin de vie perd en densité, en épaisseur, peut casser dans sa longueur, et parfois même se dépigmente. Mais, bien que problématique et encore méconnue, l’alopécie n’est pas une fatalité. En effet, tout dépend des causes et surtout du stade où l’on prend en main sa calvitie. 

Les causes de l’alopécie ?

La chute des cheveux est en général étroitement corrélée avec l’âge. Pour autant, ce n’est pas le cas tout le temps pour tout le monde puisque de nombreuses causes peuvent être à l’origine de l’alopécie.

Cause héréditaire

La calvitie (généralement masculine) a souvent une origine héréditaire (matériel génétique transmis par l’un ou les deux parents) et c’est la cause la plus fréquente de perte de cheveux pour les hommes. 

Attention : il y a un facteur transgénérationnel à prendre en compte. Par exemple, dans une famille, un père peut avoir tout ses cheveux alors que le grand père était chauve à titre d’exemple (ou même l’arrière grand-père).

Facteurs hormonaux

Des niveaux anormaux de plusieurs hormones peuvent être à l’origine de notre perte de cheveux. 

  • Chez les hommes un trop haut niveau en dihydrotestostérone (DHT – un dérivé de testostérone) peut en être la cause. Il influe sur le cycle du cheveu et peut l’accélérer pour précipiter la chute.
  • Chez la femme, ce sera plutôt un trop haut niveau en œstrogènes et parfois même en testostérone. La grossesse et/ou la mise au monde d’un enfant peut également donner suite à une alopécie passagère : il faut un temps pour revenir aux niveaux hormonaux de base.

Cette perte de cheveux post-partum touche près de 60 % des femmes et n’est que temporaire.

Troubles, problèmes de santé et maladies

Parfois, les facteurs hormonaux sont les symptômes de maux plus profonds et peuvent être qualifiés de maladies. 

Insuline et diabète

La résistance à l’insuline et le diabète peuvent amplifier la perte des cheveux (voire en être la cause). L’insuline est l’hormone qui permet de contrôler notre niveau de sucre dans le sang en permettant à nos cellules de l’absorber pour le transformer en énergie. Lors d’une résistance à l’insuline, les cellules n’absorbe plus correctement ce sucre, qui reste par conséquent, dans le sang.

La résistance à l’insuline est la résultante de plusieurs facteurs (liste non exhaustive) :

  • une alimentation trop riche en graisse et sucre
  • une trop faible activité physique
  • certains médicaments
  • certaines prédispositions génétiques… 

Dans ce cas, le pancréas va produire encore plus d’insuline, provoquant un hyperinsulinisme, augmentant la production d’hormones androgènes affectant la croissance du cheveu. Aussi, l’excès de sucre peut abimer les vaisseaux sanguins et altérer la vascularisation de fait, du follicule pileux. Les vaisseaux vont moins apporter d’oxygène aux follicules et moins de nutriments essentiels à leur bon fonctionnement, d’où la chute des cheveux. 

Lupus

Le lupus, est une maladie auto-immune qui provoquent l’inflammation de la zone du cuir chevelu et des follicules pileux voire carrément des lésions, entrainant la perte des cheveux. 

Thyroïde

Des troubles de la thyroïde, une glande cruciale dans la production d’hormones de métabolisme et de croissance peuvent également jouer un rôle important dans la perte de cheveux. L’hypothyroïdie (une production insuffisante des hormones thyroïdiennes) ou l’hyperthyroïdie (production excessive) impactent négativement les tissus et la production des cheveux. 

Carences et alimentation

Une mauvaise alimentation (pas du tout équilibrée) n’amenant pas assez de nutriments dont le corps a besoin (en qualité et quantité) sera un des mécanismes liés à la perte des cheveux. 

On peut citer à titre d’exemples :

  • les régimes à répétition
  • une alimentation pas assez équilibrée, trop sucrée ou trop transformée (qui aboutira irrémédiablement à des carences en macro et micronutriments, comme le fer, zinc ou vitamine D) peuvent être à l’origine de l’alopécie.
     

Une étude a également suggéré une relation de cause à effets entre la prise de créatine et l’apparition d’alopécie. Cet effet étant expliquée par l’action de la créatine pouvant augmenter le taux de DHT. Des études complémentaires sont en revanche nécessaire pour confirmer cette causalité, compte tenu du très grand nombre de consommateur de créatine et des alopécies pas toujours marquées (ou même existantes).

Situation de stress

Généralement, le stress bien que n’étant pas une situation normale il n’est pas plus totalement mauvais. En effet, si on se place à l’échelle de l’évolution, c’est en partie grâce à lui qu’on a su s’adapter et survivre. Pour autant, le stress est un des systèmes de protection destiné à préserver notre intégrité physique. Malgré tout, la société moderne a tendance à transformer cet état censé être transitoire en un état de plus longue durée. 

Dans un épisode de stress, notre corps a tendance à augmenter sa production de cortisol, une hormone sécrétée à partir du cholestérol, qui va libérer du sucre pour apporter rapidement de l’énergie à nos organes vitaux et nos muscles (pour pouvoir potentiellement s’échapper plus vite et fuir les prédateurs). 

Le corolaire, c’est que le cortisol va également réduire la circulation sanguine vers les parties du corps non vitale, comme les extrémités, la peau et donc..et oui, les cheveux ! Les follicules sont privés de nutriments temporairement, le cheveu s’affaiblit et passe en phase de destruction (télogène comme expliqué dans le schéma plus haut dans l’article). 

De manière personnelle, sans avoir à échapper à une bête féroce, j’ai perdu subitement ma mère en 2016 ce qui a été une période de stress immense pour moi. J’ai à cette période perdu pratiquement 3/4 de mes cheveux (en plus de cumuler d’autres facteurs). Ce stress est d’ailleurs décrit dans un article dédié, le premier a avoir été publié sur notre média, car la vie c’est pour le meilleur et parfois pour le pire !

Le sport

La pratique sportive, en particulier intense et à haut-niveau, a tendance à provoquer une élévation du taux de cortisol dans notre corps pendant et après l’exercice : natation, aviron, CrossFit®, sports de combats…(liste non exhaustive).

Autant de disciplines où la pratique peuvent augmenter considérablement ces taux. La production de cortisol reste essentielle à notre corps pour s’adapter aux nouvelles contraintes physiques liées à l’entrainement ou même dans la récupération post-exercice. Cela étant, à un certain niveau où la pratique est quotidienne (voire biquotidienne) et/ou très intense, cette surproduction peut faire partie des causes de la perte de cheveux. 

Médicaments 

Certains médicaments ont comme effets secondaires la perte de cheveux. C’est le cas de certains antidépresseurs, des médicaments contre l’arthrite, certaines molécules contre les problèmes cardiaques ou d’hypertension artérielle, ou les traitements du cancer.

Environnement

Plusieurs équipes de chercheurs commencent à s’interroger sur les liens entre notre santé et l’environnement mais plus spécifiquement les liens entre notre milieu de vie et l’alopécie. Une équipe de recherche a ainsi établi un lien entre la pollution de l’air et la calvitie. L’exposition aux particules fines semble abaisser les niveaux de β-catenin, une protéine intervenant dans la croissance capillaire. 

Plusieurs équipes de recherche ont également voulu établir un lien entre le Covid-19 et l’alopécie. Si rien n’est encore démontré aujourd’hui, le coronavirus comme plusieurs maladies infectieuses peuvent entrainer un stress (du fait de la fièvre et de la réaction contre le pathogène) sur notre organisme dont les follicules pileux.  

Il est important de souligner qu’aujourd’hui l’alopécie reste encore méconnue, notamment sur les causes qui sont multifactorielles. Seul un médecin peut apporter un diagnostic pertinent et personnel pour ensuite proposer les solutions préventives voire curatives associées. 

Et, parmi ces solutions, nous en avons listées quelques-unes. 

Les solutions contre la perte de cheveux

Voici une série de solutions qui peuvent permettre de réduire et/ou stopper la perte de cheveux. Mais attention, aucune recette miracle ici, seulement des préconisations.

Comme évoqué précédemment, il est important de noter que dans nos sociétés modernes, nous n’avons plus de stress primaire c’est-à-dire que nous n’avons plus à fuir des prédateurs ou à chasser sa nourriture. Pour autant, notre corps peut expérimenter des stress psychiques liés à notre environnement, notre travail et notre quotidien. Physiquement également, notamment avec les entrainements sportifs qu’on peut s’infliger. 

Le dénominateur commun à l’ensemble de ces stress est l’augmentation des taux de cortisol. 

Gérer les différents stress

Pour gérer le stress psychique plusieurs solutions sont à privilégier :

  • Un sommeil de qualité notamment. Le cortisol a une sécrétion cyclique dans notre corps où on en produit beaucoup le matin pour nous réveiller avec une production qui diminue globalement au cours de la journée.

La fenêtre 22h – 23h représente le pic d’endormissement idéal pour entrer en phase physiologique récupératrice à partir de 23h et jusqu’à 2h du matin. C’est LE moment de la nuit où la régénération physique est au maximum, la phase de récupération psychique étant de 02h à 06h. Par conséquent, la mise en place d’une habitude avant le coucher peut être une bonne idée pour sanctuariser l’heure et éviter les problèmes d’endormissement. 

Les molécules existantes (café, thé, alcool, tabac, cacao) sont à éviter. 

  • Il est intéressant d’essayer d’obtenir une température corporelle plutôt, en limitant la température de la chambre à 17-18°C, en évitant un bain chaud juste avant le lit ou même une activité trop physique le soir.

Pour les coquines/coquins : oui le sexe permet un déchargement d’endorphines (des anxiolytiques naturels), shot qui peut te permettre de dormir comme un gros bébé. 

  • Les écrans sont à limiter voire arrêter au moins 30min avant de se coucher – ou alors mettre au moins un filtre bleu (ou télécharger une application anti-lumière bleue).
  • La méditation peut également permettre, en soirée ou en journée, de limiter ce stress et ce taux de cortisol associé. La méditation permet ainsi la sécrétion d’anxiolytiques naturels comme les endorphines ou la sérotonine (exercices de respiration plus ou moins complexes)

Favoriser une alimentation vraie

« Que ton alimentation soit ta première médecine » selon Hippocrate, médecin grec de l’antiquité au 5ème siècle avec J-C.

Avant de se diriger vers des compléments en vitamines et minéraux, il est important de faire preuve de bon sens en incorporant dans son bol alimentaire global plus de légumes et de fruits apportant antioxydants et micro-nutriments naturels. 

Pour commencer, il est pertinent de réduire considérablement les sucres raffinés que l’on retrouve dans les pâtisseries, viennoiseries et gâteaux industriels ou les boissons sucrées ainsi que les glucides complexes transformés (céréales raffinées, pâtes et pains blancs…). Ces substances impliquent une augmentation rapide de la glycémie, ce qui sécrète in fine plus de cortisol et donc peut participer à la chute des cheveux. 

Protéines animales et végétales

Les protéines sont des éléments de structure et de construction dans notre corps et par extension, pour nos cheveux.

Un apport régulier en protéines de qualité, en fonction de ses besoins nutritionnels permet de combler les brèches dans la fibre du cheveu pour le rendre moins cassant et donc, plus résistant. Les cheveux même abimés peuvent ainsi gagner en force, en vigueur et en brillance.

L’apport en protéines peut être fait via des aliments végétaux ou animaux. D’ailleurs, ne pas hésiter dans ce cas à manger également la peau, riche naturellement en protéines de kératine et collagène. En effet, la kératine permet de rendre résistant le cheveu quand le collagène participe à sa construction.

Légumes verts

Les légumes verts apportent de nombreux bienfaits mais surtout ici, de la vitamine B, entrant dans la production de la dopamine, appelée l’hormone du bonheur. Cette dernière participe à notre relâchement et à la gestion de notre stress.

Poissons gras et huiles végétales

Un article sympa sur le gras (pour les curieux) : Le gras, c’est la vie : faire la paix avec lui

Nous avons besoin du gras pour vivre et pour avoir de beaux cheveux. Mais, il est important de bien choisir ses sources de lipides, comme les acides gras insaturés communément appelé le « bon gras » (même si ça ne veut rien dire d’écrire ça). Les  Omega-3 principalement (dans une moindre mesure, Omega-6 et 9), accélèrent la synthèse protéique et modulent l’inflammation.

Ils vont avoir également une action bénéfique sur les connexions neuronales, que ce soit pour participer à la reconstruction du cheveu ou à une diminution du stress. Les Omega-3 sont donc un bon allié santé.

On les retrouve principalement dans les poissons gras (saumon, truite, maquereau, hareng, sardine…) et les huiles végétales (lin, cameline, colza, chanvre…)

Aliments prébiotiques et probiotiques

Notre intestin est considéré comme un second cerveau : il serait composé de près de 500 millions de neurones (2e système neuronale dans notre corps).

Une partie de l’activité neuronale et émotionnelle passe depuis l’intestin vers le cerveau. En gros, l’intestin ou plutôt son microbiote, va informer le cerveau de son activité pour réguler tout notre corps : la sensation de satiété, nos humeurs. D’ailleurs, 95 % de la production de sérotonine (hormone de régulation des humeurs) dans notre organisme est ainsi produite par l’intestin et dirigée vers le cerveau.

Prendre soin de sa flore intestinale permet ainsi d’assurer une connexion de qualité sur ce mécanisme complexe. Il est d’ailleurs possible de stimuler cette activité intestinale par la consommation :

  • D’aliments prébiotiques : des fibres non digérées par nos enzymes qui servent de nourritures aux bactéries du système digestion. C’est le cas des bananes, oignons, asperges, artichauts… 
  • Des probiotiques qui sont des bactéries en elles-mêmes améliorant notre santé digestive et immunitaires comme les aliments fermentés : levure de bière, yaourts, choucroute, kéfir…
     

Compléments alimentaires de qualité

Dans le cas où une alimentation vraie, végétale et variée ne suffisent pas, on peut se diriger vers la consommation de compléments alimentaires. 

Pour être certains de savoir quoi prendre, il est bon de demander conseil auprès d’un médecin qui pourra prescrire une prise de sang pour analyser les potentielles carences et/ou dérèglements hormonaux. Dans cet article, nous proposons seulement une liste de pistes de compléments qui peuvent être intéressants dans le cadre de la lutte contre la calvitie mais également vers une meilleure santé au global. La forme, la posologie et la durée de la cure peuvent dépendre de votre état global de santé. Par conséquent, ne laissez pas internet (oui, même pas nous) jouer le rôle de votre praticien de santé. 

Vitamine D

La vitamine D a de nombreux rôles dans notre organisme comprenant bien sur la structure osseuse mais également la diminution perméabilité intestinale et la stimulation du système immunitaire. Elle va également permettre le développement de la phase anagène du cheveu, la phase de pousse et réduit le temps de remplacement (phase catagène).

Une exposition au soleil (UVB) de 15-20min par jour est censée suffire pour refaire nos stocks de vitamine D pendant les mois d’été. Il est conseillé de prendre une complémentation en hiver (et même plus si besoin/possible) en privilégiant la forme vitamine D3 (cholécalciférol), qui est la forme synthétisée par le corps, à hauteur d’une dose de 75 UI / kg de poids corporel / jour. 

Vitamine C

L’un des vitamines primordiales de notre organisme et directement liée à la synthèse du collagène, intervenant dans la construction de notre cheveu notamment. Une carence en Vitamine C produit une détérioration de notre tissu conjonctif, dont la peau auxquels est attaché notre pelage. 
La consommation régulière de fruits et légumes frais est conseillée voire dans certains cas de compléments.

Pas de nécessité de prendre des compléments avec de la vitamine C « naturelle » : la forme de synthèse apporte les mêmes bienfaits tout en étant bien moins chère.

Vitamine B

Les vitamines du groupe B permettent globalement de bien métaboliser les aliments pour les transformer en énergie utilisable par notre organisme, tout en assurant le maintien de la santé de la peau et des cheveux ainsi que de notre système immunitaire. 

La vitamine B6 participe ainsi aux fonctions normales psychologiques et énergétiques de l’organisme. Elle joue également le rôle de cofacteur de réactions enzymatiques, dans le métabolisme des acides aminées comme la méthionine ou la cystéine. Ces acides aminés soufrés soutiennent la structure du cheveu. 

Les sources naturelles en B6 sont aussi bien végétales (légumes, protéagineux, fruits), qu’animales (foie, poisson).

On peut également citer la vitamine B12 qui intervient dans le transport de l’oxygène notamment, utile pour irriguer notre cheveu. Une complémentation est utile en particulier aux personnes suivant un régime végétarien et surtout végétalien : la B12 se retrouvant essentiellement dans les produits animaux.

La forme méthylcobalamine, forme naturelle de la B12, est à privilégier car présente la meilleure rétention dans notre organisme.

Vitamine A

Elle joue un rôle important dans la santé de notre peau et de nos cheveux car elle participe au bon fonctionnement de nos glandes sébacées qui produisent le sébum, qui protège et hydrate le cheveu.

Elle est à retrouver dans les abats, le beurre ou le jaune d’œuf (forme rétinol) ou dans les légumes (forme β-carotène)

Fer

Le fer aide à transporter l’oxygène jusqu’aux follicules pileux via la production de l’hémoglobine. Une carence en fer entraine une réduction de la circulation sanguine et de l’apport en oxygène et nutriments dans le cheveu, entrainant un mauvais état et une fragilité du cuir chevelu. 

Les principales sources de fer dans l’alimentation sont les viandes, certains abats (boudin noir, foie), les poissons, les fruits de mer, les légumineuses, les œufs, les légumes à feuilles avec toutefois une bonne absorption dans les aliments végétaux. 

En compléments alimentaires, les formes à privilégier sont le bisglycinate de fer et le pyrophosphate de fer. 

Iode

L’iode est indispensable à la bonne synthèse des hormones thyroïdiennes qui entrent comme vu ci-avant dans le maintien des tissus et des cheveux.

Dans l’alimentation, on retrouve l’iode dans le sel de table iodé, les algues, les mollusques, poissons, crustacés et parfois lait et œufs.

Zinc

Le zinc joue essentiellement un rôle de catalyseur dans les réactions biochimiques dans notre corps. Il interviendrait dans l’activité de près de 300 enzymes. Une carence en zinc induit une chute de la testostérone et des hormones thyroïdiennes, ce qui provoque un dessèchement du cuir chevelu et une fragilisation du cheveu.

On le retrouve dans la viande et les abats ainsi que les produits laitiers. Dans une moindre mesure dans les légumineuses.  

Attention : La supplémentation en zinc peut être intéressante en particulier pour les sportifs végétariens mais il faut éviter le sulfate de zinc et l’oxyde de zinc en privilégiant les formes chélate, citrate ou gluconate de zinc. En terme de posologie, il faut prendre les compléments à distance (Zinc, Fer et/ou Cuivre) avec au moins 2 heures d’écart entre les prises, le Fer et Cuivre pouvant diminuer l’absorption du Zinc.

Magnésium

En cas d’épreuve physique longue ou intense, en cas de stress ou de surmenage, notre corps va respectivement évacuer ou utiliser de grandes quantités de magnésium, provoquant un risque de carence. 

Ce minéral intervient dans nombreuses réactions chimiques du corps comme la production d’énergie, le métabolisme des nutriments, le transport ionique…autant d’activités qui, si elles sont réduites, conduisent à une fatigue globale du corps et un dysfonctionnement donc à une participation à la perte de cheveux.  

Outre les eaux minérales (Hépar, St-Yorre,…), on retrouve du magnésium dans les oléagineux, les bananes, les céréales complètes ou les crustacés.

En compléments alimentaires, les formes de magnésium suivante sont à privilégier : citrate, malate, taurinate, bisglycinate ou dans un second temps le magnésium marin s’il est associé à une vitamine B6. 

Le plus simple est ici, en plus dans une alimentation variée, vraie et majoritairement végétale, de se tourner vers un complément de multivitamines complet afin d’avoir un apport satisfaisant en vitamines et minéraux. En revanche, il faut le choisir sans la présence de Manganèse, de Fer ou de Cuivre qui peuvent agir comme oxydants dans le complément et limiter voire déprécier son intérêt. Ces minéraux sont à prendre séparément dans d’autres produits. 

Pour bien choisir et donc mieux consommer, tu peux utiliser notre outil gratuit ScanNuts®

Glycine et collagène

Pour aller plus loin sur la glycine et le collagène, consultez notre article dédié.

Le collagène est une protéine essentielle pour la santé de la peau, qui intervient dans la construction du cheveu. Elle permet de maintenir l’élasticité et l’intégrité physique du pelage. Outre les problématiques liées à une faible qualité de la matière première pour produire du collagène (restes industriels d’abattage d’animaux) et le prix très important des compléments du collagène, c’est leur efficacité qui est le plus à redouter.

Le collagène doit être hydrolysé et de très faible poids moléculaire (4-5 000 Daltons) pour être bien absorbée et utilisée par notre organisme. On fuit le collagène « natif », impossible à utiliser pour notre corps. 

En revanche, préférons la glycine, qui est utilisée dans notre corps pour la synthèse du collagène et produite en laboratoire par fermentation bactérienne (donc pas de risque de toxicité ou de maltraitance animale). On trouve de la glycine dans notre alimentation, en particulier dans les tissus conjonctifs c’est à dire peau, la moelle osseuse ou le cartilage.

La dose optimale pour la supplémentation en glycine serait entre 8 et 15g par jour en fonction de sa taille, son alimentation et son activité physique. 

Silicium

Le silicium (ou la silice) est un minéral (il y en a beaucoup sur les plages de sable…) qui joue dans le maintien de la santé de la peau et des cheveux également. 

En complément, on choisit une silice organique : silice colloïdale ou monomère par exemple. Certaines plantes peuvent en contenir naturellement comme les fruits, les légumes, les céréales, les herbes et aromatiques (coriandre, persil, fenouil, prêle, ortie). 

Médicaments

Certains médicaments existent aujourd’hui sur le marché dans le but de ralentir voire arrêter la calvitie : c’est le cas de Minoxidil ou du Finastéride comme évoqué plus haut dans l’article. 

  • Le minoxidil est un traitement local : c’est une lotion à appliquer sur le cuir chevelu qui clame avoir un taux d’efficacité de 60 %. Il permet de ralentir la perte de cheveux sans pour autant l’arrêter en agissant sur la vascularisation locale des bulbes qui ont de fait plus de nutriments et d’oxygène. Traitement indiqué pour des personnes plus jeunes. La chute reprend à l’arrêt du traitement. Personnellement, je trouve le produit hors de prix pour en avoir utilisé surtout que les effets étaient pratiquement inexistant dans mon cas.
  • Le finastéride, est à la base utilisé dans le cadre du traitement anti-androgène synthétique pour soigner l’hypertrophie bénigne de la prostate. Mais des études ont également montré que cette molécule peut retarder voire arrêter la progression de l’alopécie en bloquant la 5-alpha-réductase, l’enzyme à l’origine de la production de DHT, ce qui permet d’en diminuer le taux dans notre organisme. J’ai d’ailleurs à titre personnel, utilisé pendant des années (de mémoire 6 ans) cette molécule avant d’une part de me faire à l’idée que l’unique vraie solution serait la greffe de cheveux mais surtout d’autre part avant de connaitre les effets indésirables soulignés dans plusieurs études.

Le finastéride est un médicament qui fait l’objet d’une ordonnance par un médecin dermatologue (à renouveller tous les 6 mois).

En effet, ces études indiquent :

  • Baisse de libido chez certains sujets (ce n’était pas mon cas)
  • Baisse de la fertilité avec dépression de la qualité du sperme chez certains sujets. Notons que dans ce cas spécifique, la qualité du sperme revenait à la normal chez les sujets sauf dans de rares cas où certains devenaient stériles.
  • Troubles de l’érection ou de l’éjaculation
  • Troubles psychiques avec dépressions associées

Sympa non ?

Conclusion

  • La calvitie a essentiellement une origine génétique : difficile de se battre contre la nature et nos propres gènes. À défaut de pouvoir arrêter complètement la chute, on peut néanmoins la ralentir.  
  • Une alimentation vraie, variée et végétale permet d’endiguer naturellement la chute de cheveux qui peut résulter très souvent de carences en nutriments : une prise de sang peut être utile pour éviter tout risque de déficience en vitamines ou minéraux. 
  • Une activité physique régulière permet de favoriser la circulation sanguine et de diminuer le taux de stress, délétère pour le cheveu. 
  • Des troubles hormonaux notamment liés à la DHT, cortisol, testostérone, insuline, hormones thyroïdiennes peuvent également être à l’origine d’une chute des cheveux : une prise de sang pourra être utile pour connaître les niveaux hormonaux.
  • Tout produit : médicament ET complément doit être pris en accord avec son médecin traitant voire spécialiste. 
  • Aucun produit aujourd’hui, médicament ou complément, n’arrive à endiguer réellement la chute, seulement dans certains cas à la ralentir 
  • Le Minoxidil est une solution non pérenne dans le sens où la chute des cheveux reprend après l’arrêt du traitement 
  • Le Finastéride apporte aujourd’hui de plus grandes réponses à la chute mais au prix de potentiels effets secondaires négatifs agissant sur les performances sexuelles et la dépression 
  • Evitons les capsules de collagène ou de kératine qui ne sont pas forcément bien métabolisées par l’organisme – on privilégie de la glycine pour son corps et la planète 
  • Oui aux multivitamines si besoin MAIS sans fer, cuivre ou manganèse dans la composition et attention à la forme des minéraux ou vitamines dedans ! 

Maintenant, tu le sais

 

 

Sources

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